Il entrouvrit les yeux. Entre ses cils, il voyait la silhouette de la jeune fille. Celle-ci semblait danser au milieu des hautes herbes. Le soleil faisait reluire ces longs cheveux d'un noir de jais.
Elle fit quelques pas dans sa direction et quand elle fut assez proche de lui, elle s'agenouilla. Elle posa sa main droite sur son genou et avança son autre main vers son visage.
- Tu ne trouves pas que c'est le Paradis ici? Demanda t'elle d'une voix douce.
Il ouvrit complètement ses yeux et elle tressaillit en voyant son regard vide d'émotion. Il regarda le paysage derrière elle. Le ciel bleu sans aucun nuage pour cacher le soleil, la prairie verdoyante...
- Je ne sais pas à quoi ressemble le Paradis, murmura t'il d'une voix atone.
- Moi non plus, mais ça doit sûrement ressembler à cet endroit... C'est si beau, soupira t'elle.
Elle se releva prestement et lui sourit.
- Tu t'appelles comment?
- Je n'ai pas de nom...
- Voilà qui est plutôt ennuyeux. Comment font les gens pour t'appeler?
- Je ne connais personne.
- Laisse moi deviner, tu viens d'arriver ici, pas vrai?
- Oui, le train m'a laisser en ville.
- Moi, cela fait plusieurs jours que je suis ici. Il n'y a pas beaucoup de bus pour Célébo. Mais on m'a dit qu'il y en aurait un demain.
- Pourquoi tu ne l'attends pas en ville?
- Tu rigoles?! C'est la zone, cette ville est vieille d'une cinquantaine d'années...
En disant cela, elle regardait derrière lui, les sourcils fronçaient et son nez légèrement plissait comme si elle venait de sentir une mauvaise odeur. Il ne prit pas la peine de se retourner, il savait qu'elle ne pouvait regarder que la ville dans cette direction et surtout avec cet air. La ville, un bien grand mot pour cet ensemble d'immeubles collés les uns sur les autres, qui avaient subis la Guerre, et dont les ruines éparses n'avaient jamais étaient reconstruites. Un lieu de transit voilà tout.
La jeune fille secoua la tête comme pour chasser cette vision, et reporta son attention sur lui.
- En faites, je m'appelle Isael.
Elle lui tendit la main en lui faisant un grand sourire. Il laissa passait quelques minutes, et comme il vit qu'elle ne bougeait pas d'un poil, il soupira et glissa sa main dans sa paume.
- Je ne sais pas comment je m'appelle.
- Et bien, cher inconnu, c'est un plaisir de te connaître.
Elle lui tira le bras, il se mit debout difficilement, étant rester trop longtemps assis. Ainsi, face à face, il remarqua qu'elle était plutôt petite, elle ne lui arriver qu'à la poitrine. Elle leva les yeux vers lui, et il remarqua que ces yeux étaient gris presque violet. Elle posa son front contre lui, il se laissa faire.
- Pourquoi as tu l'air si triste?
- J'ai l'air triste?
- Oui et seul. Si tu veux, je peux être ton amie.
- Tu ne m'abandonneras pas?
Il sentit son souffle à travers le tissus.
- Je ne peux pas tenir une telle promesse. Mais je peux te promettre de toujours penser à toi.
Il leva sa main et la posa sur sa tête, ses cheveux étaient incroyablement chaud, presque brûlant.
- Pour moi, c'est déjà beaucoup.
Elle releva son visage.
- Ici c'est vraiment beau. Pour que tu ne m'oublies jamais, je vais te donner un nom.
- Tu l'as déjà choisi?
- Oui, c'est un reflet de cet endroit.
Elle se mit sur la pointe des pieds et attira son visage vers elle, la elle l'embrassa doucement et lui murmura :
- Hayden.