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Feuille morte - Page 21

  • Prélude EDEN

     

    Il entrouvrit les yeux. Entre ses cils, il voyait la silhouette de la jeune fille. Celle-ci semblait danser au milieu des hautes herbes. Le soleil faisait reluire ces longs cheveux d'un noir de jais.

    Elle fit quelques pas dans sa direction et quand elle fut assez proche de lui, elle s'agenouilla. Elle posa sa main droite sur son genou et avança son autre main vers son visage.

    - Tu ne trouves pas que c'est le Paradis ici? Demanda t'elle d'une voix douce.

    Il ouvrit complètement ses yeux et elle tressaillit en voyant son regard vide d'émotion. Il regarda le paysage derrière elle. Le ciel bleu sans aucun nuage pour cacher le soleil, la prairie verdoyante...

    - Je ne sais pas à quoi ressemble le Paradis, murmura t'il d'une voix atone.

    - Moi non plus, mais ça doit sûrement ressembler à cet endroit... C'est si beau, soupira t'elle.

    Elle se releva prestement et lui sourit.

    - Tu t'appelles comment?

    - Je n'ai pas de nom...

    - Voilà qui est plutôt ennuyeux. Comment font les gens pour t'appeler?

    - Je ne connais personne.

    - Laisse moi deviner, tu viens d'arriver ici, pas vrai?

    - Oui, le train m'a laisser en ville.

    - Moi, cela fait plusieurs jours que je suis ici. Il n'y a pas beaucoup de bus pour Célébo. Mais on m'a dit qu'il y en aurait un demain.

    - Pourquoi tu ne l'attends pas en ville?

    - Tu rigoles?! C'est la zone, cette ville est vieille d'une cinquantaine d'années...

    En disant cela, elle regardait derrière lui, les sourcils fronçaient et son nez légèrement plissait comme si elle venait de sentir une mauvaise odeur. Il ne prit pas la peine de se retourner, il savait qu'elle ne pouvait regarder que la ville dans cette direction et surtout avec cet air. La ville, un bien grand mot pour cet ensemble d'immeubles collés les uns sur les autres, qui avaient subis la Guerre, et dont les ruines éparses n'avaient jamais étaient reconstruites. Un lieu de transit voilà tout.

    La jeune fille secoua la tête comme pour chasser cette vision, et reporta son attention sur lui.

    - En faites, je m'appelle Isael.

    Elle lui tendit la main en lui faisant un grand sourire. Il laissa passait quelques minutes, et comme il vit qu'elle ne bougeait pas d'un poil, il soupira et glissa sa main dans sa paume.

    - Je ne sais pas comment je m'appelle.

    - Et bien, cher inconnu, c'est un plaisir de te connaître.

    Elle lui tira le bras, il se mit debout difficilement, étant rester trop longtemps assis. Ainsi, face à face, il remarqua qu'elle était plutôt petite, elle ne lui arriver qu'à la poitrine. Elle leva les yeux vers lui, et il remarqua que ces yeux étaient gris presque violet. Elle posa son front contre lui, il se laissa faire.

    - Pourquoi as tu l'air si triste?

    - J'ai l'air triste?

    - Oui et seul. Si tu veux, je peux être ton amie.

    - Tu ne m'abandonneras pas?

    Il sentit son souffle à travers le tissus.

    - Je ne peux pas tenir une telle promesse. Mais je peux te promettre de toujours penser à toi.

    Il leva sa main et la posa sur sa tête, ses cheveux étaient incroyablement chaud, presque brûlant.

    - Pour moi, c'est déjà beaucoup.

    Elle releva son visage.

    - Ici c'est vraiment beau. Pour que tu ne m'oublies jamais, je vais te donner un nom.

    - Tu l'as déjà choisi?

    - Oui, c'est un reflet de cet endroit.

    Elle se mit sur la pointe des pieds et attira son visage vers elle, la elle l'embrassa doucement et lui murmura :

    - Hayden.

     

  • Chapitre 1 EDO

     

    L'aubergiste leva le tête en entendant de nouveaux clients entrés dans son établissement. Le « bienvenue » qu'il s'apprêta à leur dire se coinça dans sa gorge et il ne laissa échapper qu'un son faiblard.

    Les nouveaux venus étaient habillaient de Kamishimo. Tous les trois avaient un sabre contre leur hanche. L'un des trois se détacha des autres et s'approcha de lui. Quand il fut assez près il montra son Sceau.

    L'aubergiste s'inclina sur le sol.

    - Aubergiste, nous sommes des soldats détachés du Shogun Hitetaka. Plusieurs villageois nous ont avertis qu'un Gaijin se trouver dans le coin. Nous sommes venu voir si vous l'aviez aperçu.

    Le nez contre le sol, l'aubergiste secoua la tête.

    - Je vous jure, je n'ai vu aucun Gaijin.

    - Alors vieil homme, ça ne te dérange pas si on examine tes clients?

    - Faites messieurs.

    Le soldat se tourna vers ses comparses et leur fit un signe de la main. Quelques clients se plaignirent quand ils leurs arrachèrent leurs chapeaux.

    L'un des soldats, celui qui était le plus jeune, s'approcha d'un client qui était assis contre un mur et lui arracha sa couverture. Il tiqua en voyant que celui ci avait une sorte de bandage qui lui entourait toute la tête sauf les yeux. Des yeux clairs.

    - Hé!!! Je l'ai trouvé..... AAAARGGHHH!!!!

    Le jeune soldat tomba en arrière sa poitrine pleine de sang. Il mourut avant de toucher le sol.

    Le client se leva et essuya sur sa manche la lame sanglante de son sabre.

    Poussant un cri de rage les deux autres soldats se jetèrent sur lui l'épée à la main. D'un geste ample, le client trancha la gorge de celui qui était le plus près.

    Le dernier sortit de sa poche le Sceau.

    - Gaijin!!! Je te somme d'arrêter et de te rendre.

    Il resta bouche bée en voyant sa main et le Sceau rouler sur le sol. Il balbutia quelques mots et se tut à jamais, le corps traversé de part en part.

    Le client délogea la lame du corps la ressuya et la rangea.

    Tout cela avait duré moins de 5 minutes sans un bruit de sa part.

    Les clients encore sous le choc le regardèrent partir sans rien dire. Quand ils reprirent leur esprit, il était déjà loin.

    Prenant le cheval d'un des soldats, il partit vers l'est sortant de la petite ville d'Imeji.

    Au cours de route il croisa quelques fermes où il s'arrêta pour se reposer et demander la ville la plus proche. Certains fermiers ne connaissaient rien d'autres que leur lopin de terre et ne purent lui répondre. Ils étaient tous impressionnés par cet homme vêtu d'un kimono noir et ayant pour monture un cheval de race.

    Au bout d'une dizaine de jours après son départ du village d'Imeji, il pénétra enfin dans un ensemble de maisons assez grand pour qu'on puisse le nommé village.

    Il descendit de son cheval pour l'accrocher à un arbre quand il vit dans une ruelle adjacente un attroupement d'enfants. Il laissa son cheval et s'approcha.

    Les gamins avaient entre 6 et 12 ans à première vue. Ils avaient accolés l'un d'entre eux contre une maison et lui lançaient des insultes et des cailloux.

    - Sale démon!!!

    - Crève!! Enfant de malheur!!!

    Le pauvre gamin se défendait du mieux qu'il pouvait lançant ses petits poings contre ses ennemis.

    C'est alors qu'il vit l'homme vêtu d'un kimono noir. Celui ci donna des coups de pieds aux mioches les écartant de leur victime. Il entendit une mère poussait un cri.

    Les gamins le prirent pour un Démon avec son habit et sa large capuche qui lui cachait le visage. Ils s'éparpillèrent en poussant des hurlements de peur.

    Il chopa par le bras le gamin et le tira derrière lui. Celui ci se laissa faire. Se disant que sa mort était proche.

    - Ce gamin est à qui?

    Surpris le gamin leva les yeux, il vit que Kimono Noir s'était approché d'un groupe de villageois, qui le regardaient la peur au ventre.

    - A personne!!!

    - C'est un orphelin, rajouta une femme, ses parents sont morts depuis longtemps!

    - Alors pourquoi vous le laissez vos gamins le traités comme ça?

    Les villageois haussèrent les épaules.

    - Il porte malheur!! fit une vieille. Il y a 1 an y a eu une sécheresse.

    - Bande d'imbéciles!!!

    Il les regarda un instant et tira le gamin devant lui.

    - Ca ne gêne donc personne si je le prends avec moi?

    Le gamin sentit le terreur monté en lui.

    - Je ne veux pas!! cria t'il en secouant le bras pour se dégager. S'il vous plait!!!!

    Les villageois le regarda impassibles.

    - Faite. Personne ne vous en empêchera.

    Quelques villageois commençaient d'ailleurs à leurs tourner le dos

    - Très bien.

    Il souleva le gamin qui sous la frayeur tomba évanoui.